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"Ce n'est que lorsque l'homme sera parvenu au terme de la connaissance de toutes choses qu'il pourra se connaître lui-même. Car les choses ne sont que les frontières de l'homme." F. Nietzsche

lundi 10 décembre 2012

Event Horizon

Quand on dit du mal d'un film que tout le monde est censé aimer, on nous regarde de travers.
Voyons ce qui va arriver si je dis du bien d'un film qui fait quasiment l'unanimité contre lui.
Car j'ai plutôt aimé ce film, quoi qu'en disent mes éclaireurs et malgré sa moyenne basse.
Bien sûr, les trucages sont primitifs (ou, plus sûrement, les producteurs étaient trop fauchés pour s'offrir des trucages qui tiennent la route). Les acteurs sont mauvais (pour les meilleurs d'entre eux). Même Sam Neil, que j'aime beaucoup d'habitude, est à la limite du pathétique. Lawrence Fishburne est à son habitude : inexpressif. Les autres sont à l'avenant.
Le film se présente comme un mélange de science-fiction et de film d'horreur. Et si la partie horreur est loupée, j'ai trouvé la SF énigmatique et prenante.
En 2040, un vaisseau appelé Event Horizon est envoyé explorer les confins du système solaire. Il va très vite être porté disparu. Sept ans plus tard, un vaisseau de secours, Lewis & Clark, est envoyé en mission secrète (l'expression fait rire le spectateur, tant il est évident qu'il s'agit de retrouver l'Event Horizon).
L'horreur tente quelques scènes choc et essaie, en vain, de faire sursauter son spectateur deux ou trois fois. Mais on s'enfonce trop vite dans le sanglant et le torturé. De plus, les scènes d'action sont filmées juste comme il ne le faut pas : avec des ralentis tout pourris et plein d'étincelles pour montrer de terribles explosions (film fauché, je vous le redis).
Et pourtant, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. C'est l'aspect mystérieux qui m'a accroché au film. Qu'est-il arrivé à l'Event Horizon ? Où est-il allé et qu'a-t-il ramené de là-bas ? Les révélations, espacées tout au long du film, ont su m'intéresser suffisamment. La dernière transmission ou le journal de bord du vaisseau implantent bien un ambiance angoissante en ne montrant rien, en laissant juste deviner l'intensité de l'horreur subie.
Parce que, finalement, ça a des avantages de voir un film fauché : le cinéaste est obligé de limiter les trucages, donc il joue sur la suggestion. Et c'est peut-être ce qui a sauvé Event Horizon pour moi.
Et puis, ce n'est pas un film prétentieux. Alors qu'il joue sur un terrain similaire à Prometheus, j'ai largement préféré Event Horizon car il ne tente pas de se faire passer pour un chef d’œuvre.
Mais ne nous leurrons pas : ça reste une petite série B vite-vue-vite-oubliée, avec des dialogues nases et un scénario incohérent (depuis quand on embarque un claustrophobe dans un vaisseau spatial ?).

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