Citation

"Ce n'est que lorsque l'homme sera parvenu au terme de la connaissance de toutes choses qu'il pourra se connaître lui-même. Car les choses ne sont que les frontières de l'homme." F. Nietzsche

mardi 31 janvier 2012

Hastings



En 1051, le roi d'Angleterre, Edouard "le confesseur", pour contecarrer l'influence grandissante de Godwin, son beau-père, promet que le royaume ira au duc de Normandie. Lui-même avait été élevé en Normandie et en gardait une bonne image.
Mais, sur son lit de mort, en janvier 1066, Edouard renie sa promesse et désigne Harold, le fils de Godwin, comme successeur. Les nobles anglais se rallie à Harold.
Guillaume de Normandie reçoit alors le soutien du pape Alexandre II. Il parvient à convaincre les nobles normands, d'abord réticents. Il monte ainsi une armée et s'installe à Dives, à l'abri de la flotte anglaise. Il prépare alors sa flotte. Une excellente organisation règne dans ses troupes : pas d'épidémie, pas de pillages dans la campagne environnante.
Le 8 septembre 1066, Harold rapatrie sa flotte, qui manque de ravitallement. Guillaume en profite : le 12, il part pour Saint-Valéry-sur-Somme puis, le 28, il se lance à l'assaut de l'Angleterre. Il débarque à Pevensey et va jusqu'à Hastings, où il multiplie les provocations pour attirer Harold.
Peu auparavant, le 18 septembre, un autre prétendant au trône, Harald de Norvège débarque dans le Nord de l'Angleterre. Harold se lance à sa poursuite, le rattrappe et le bat vers York le 25. Il va ensuite descendre le plus vite possible pour tenter d'avoir Guillaume par surprise.
Le 14 octobre, c'est la bataille d'Hastings, une des plus longues du Moyen-Age (6 ou 7 heures). Harold la commence en position de force, sur une colline. L'objectif de Guillaume est de l'en déloger. Si Harold reste sur cette hauteur jusqu'à la nuit, alors Guillaume est perdu.
Ce n'est qu'en fin d'après-midi que Guillaume va réussir à enfoncer les lignes anglaises, après avoir usé plusieurs tactiques, dont celle de la "fuite simulée" (faire semblant de s'enfuir pour se faire poursuivre par une partie des troupes, puis faire demi-tour pour les attaquer ; cela permet de diviser les troupes ennemies, donc de les affaiblir, et de les prendre par surprise). Ce sont les archers qui feront la différence : un groupe d'archers tire de loin, les Anglais lèvent leurs boucliers pour se protéger et le second groupe d'archers tire alors à bout portant, à l'horizontale et de très près.
Harold est tué. La victoire de Guillaume est sans appel.

mercredi 25 janvier 2012

Les Etrusques et Rome





L'histoire officielle (et semi-légendaire) retient que Rome a été dirigée par trois rois étrusques, ce peuple qui dominait l'équivalent de l'actuelle Toscane entre le VIIIème et le VIème siècles.





Le premier, Tarquin l'Ancien, tirant son nom de la ville de Tarquinia, serait venu à Rome car, chez lui, il ne pouvait accéder aux responsabilités (il était d'origine étrangère, son père venant de Corinthe). Il conquiert Rome et y installe son pouvoir.





Servius Tullius, quant à lui, aurait été un mercenaire (de son nom étrusque : Macstarna) qui renverse Tarquin pour prendre sa place. Il sera assassiné à son tour par Tarquin le Superbe.





Pourquoi une telle influence étrusque ? Ce peuple était très avancé sur les Romains sur le plan militaire. Civilisation constituée de cités-états, ils avaient établi des relations commerciales avec les Grecs. Ils avaient ainsi observé l'organisation des phalanges et l'avaient rapportée en Italie. Cette prédominance militaire n'a pas été mise au service d'un impérialisme agressif, comme ce sera le cas plus tard avec Rome. Mais les Etrusques apparaissaient comme des fins connaisseurs militaires et c'est sûrement à ce titre qu'ils étaient invités dans une Rome naissante, qui n'était encore qu'un village.





Car c'est sous les rois étrusques que Rome deviendra une cité, se dotant, entre autres, du Cloaca Maxima (les égouts, réalisation très rare dans les villes de cette époque) et du Circus Maximus. Le temple du Capitole (pour la triade capitoline : Jupiter, Junon, Minerve) est de style étrusque. La fondation légendaire même de la ville, à l'aide d'un sillon qui en délimite les frontières, est typiquement étrusque.





La Etrusques étaient aussi réputés pour leurs haruspices. L'art de la prédiction était une spécialité étrusque. Les haruspices de ce peuple étaient consultés à Rome avant chaque grande décision.





Bien entendu, ça ne veut pas dire que Rome devait tout aux Etrusques. Si les Romains se sont inspirés de leurs voisins, ils ont "romanisé" ces apports. La langue latine est complètement différente de la mystérieuse (et encore, en grande partie, incompréhensible) langue étrusque. Les dieux Romains existaient avant l'arrivée des rois étrusques.

samedi 21 janvier 2012

Le métier de prof

Selon le décret qui régit le rôle des enseignants, un professeur doit apporter aux élèves un enseignement dans la matière dans laquelle il a été engagé, pour une durée de 18 heures pour les certifiés (ceux qui ont réussi le CAPES) et 15 heures pour les agrégés (ceux qui ont obtenu l'Agrégation). Le but est d'instruire les élèves et de les aider à construire un raisonnement, à utiliser leur savoir pour réfléchir correctement. A celà on peut ajouter : apprendre à travailler.

Depuis quelques années, on assiste à une transformation radicale de la pratique de notre métier. On doit, de plus en plus, faire d'autres choses. La part de cours se réduit constamment. Un professeur d'histoire-géographie doit également s'occuper de... la Sécurité Routière ! On nous demande d'organiser des sorties scolaires (même si ça n'a pas grand'chose à voir avec une quelconque matière). Ce qui est admis dans les "activités pédagogiques" s'élargit de plus en plus. Dans un discours du 05 janvier 2012, le président Sarkozy nous a assigné également la charge de l'orientation (bien pratique : ça permet de se débarrasser des Conseillers d'Orientation ; mais aucun prof n'a été formé à l'orientation, qui est un rôle extrêmement complexe).

Un professeur, maintenant, n'est plus forcément celui qui apporte des connaissances.
C'est un animateur.

Nos inspecteurs nous l'ont bien dit, depuis des années : "ce qui compte, c'est l'habillage, pas le contenu".
Nous ne devons plus apporter de connaissances par nous-mêmes : ce sont les élèves qui doivent les trouver tous seuls : "ce n'est plus la peine de faire des leçons de grammaire ou de conjugaison, ça ennuie les élèves et c'est inutile. Faites-leurs lire des textes, et ils découvriront par eux-mêmes toutes les règles nécessaires".
Pas la peine de préciser l'aberration de tels propos.

Maintenant, une question se pose, de plus en plus insistante : à quoi doit servir un prof ? A apporter des connsaissances, des savoirs et des savoir-faire ? Ou à garder des élèves toute la journée dans l'établissement en leur proposant diverses animations pour leur passer le temps ?

mardi 3 janvier 2012

L'assassinat d'Henri IV

14 mai 1610, vers 16 heures 15 : assassinat du roi Henri IV, rue de la Ferronnerie. François Ravaillac donne trois coups de couteau, mais seuls deux touchent le roi. Ravaillac ne s'enfuit pas et se laisse prendre. Il est âgé de 32 ans et prétendra avoir agi de sa propre initiative. C'est un fou de Dieu, fanatique catholique sujet de visions hallucinatoires et convaincu d'avoir une mission divine. Il en voulait au roi qui refusait de faire la guerre aux nations réformées.
Après plusieurs jours de tortures, il sera exécuté le 27 mai 1610, selon un rituel destiné à décourager les futurs régicides : supplice des tenailles aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes; supplice de la poix (on lui jette de l'huille bouillante, du plomb fondu, de la poix-résine brûlante et de la cire et soufre fondus ensemble); enfin, il est écartelé par quatre chevaux et son corps démembré sera brûlé.
Il faut dire qu'à l'époque, les régicides étaient fréquents. La philosophie politique autorisait même le recours à l'assassinat pour se débarrasser d'un tyran, qu'il soit "tyran d'usurpation" (qui a pris la place d'un roi légitime) ou "tyran d'exercice" (chef d'état légitime dont le comportement dépassait les bornes). C'est ainsi qu'avaient déjà été assassinés Henri III en France (1589) ou Guillaume d'Orange "Le Taciturne", au Pays-Bas (1584).
Cet assassinat va relancer la peur de la guerre de religions en France. La nouvelle va circuler très vite, mais les villes ne vont pas forcément l'annoncer tout de suite à leurs habitants. Partout on renforce les garnisons, on prépare les armes et les canons. On s'attend à des conflits, qui seront finalement rares et sans grande gravité.
Après s'être séparé de Marguerite de Valois, qui ne lui avait pas donné d'enfants, Henri IV s'était remarié à Marie de Médicis en 1600. Le futur Louis XIII nait le 27 septembre 1601. C'est donc un enfant à la mort de son père : le lendemain, 15 mai 1610, il annonce la régence de sa mère. Marie de Médicis va surtout chercher la continuité, en conservant l'essentiel des ministres (Sully aux finances).
La régence prend officiellement fin en octobre 1614 (la majorité royale est à 13 ans). Mais Marie de Médicis garde une grande influence. En 1616, elle remodèle tout le gouvernement, le plaçant sous la férule d'un aventurier italien, Concici (avec Richelieu aux Affaires étrangères). Elle écrase la révolte du prince de Condé en juin 1616. Le pays est au bord de la guerre civile. Louis XIII reprend la main, fait assassiner Concini (24 avril 1617) et exile sa mère à Blois (2 mai 1617).